mardi 26 novembre 2013

Définition de la Psychologie Positive


Jacques Lecomte - Congrès Universitaire de Psychologie Positive - Metz - 21 nov 2013

Finalement, voici
 une définition reconnue par la majorité des chercheurs exerçant dans ce domaine de recherche : 
« La Psychologie Positive est l’étude des conditions et processus qui contribuent à l’épanouissement ou au fonctionnement optimal des individus, des groupes et des institutions ».
Shelly Gable et Jonathan Haidt 

 
En d'autres termes et pour être le plus claire possible :

La psychologie positive est 
UNE SCIENCE 
qui étudie CE QUI FONCTIONNE 
chez l'INDIVIDU, les RELATIONS INTERPERSONNELLES, les INSTITUTIONS, la SOCIETE.

Elle valide ou invalide des 
hypothèses de recherche à l'aide de protocoles scientifiques :

* soit des intuitions dites "empiriques" (préssenties par l'expérience de terrain), (ex : les personnes qui vivent le plus longtemps semblent pratiquer régulièrement un sport : est-ce valide scientifiquement ? Et du coup, quel type de sport ? Dans quelles conditions ? ..)

* soit des résultats issus de précédentes recherches (des questionnaires sont données à plus de 100 000 personnes, on recherche les points des personnes donnant les meilleurs résultats sur leur échelle de bien-être subjectif : il en ressort entre autre un point commun, ces personnes sont toutes optimistes. Nouvelle étude : étudions les points communs des personnes les plus optimistes, les facteurs de l'optimisme. Puis testons un protocole de développement de l'optimisme, quelles sont les conséquences sur le bien-être subjectif ? Et quelles sont les autres conséquences ? Sur la santé ? Sur les relations interpersonnelles ? etc.) 
Pour conclure, la psychologie positive se positionne comme une étude complémentaire de la psychologie traditionnelle, l'une et l'autre pouvant s'apporter, se compléter, se renforcer, tant de façon théorique que dans la pratique. 

lundi 25 novembre 2013

Histoire et Origine de la Psychologie Positive

Histoire et définition de la Psychologie Positive 
En sciences humaines, la psychologie s'intéresse depuis longtemps à l'individu, aux relations humaines, etc. Mais jusqu'à la fin du 20ème siècle, l'attention des recherches était plutôt (plus de 3/4 des publications scientifiques) portée sur les causes des dysfonctionnement et les traitements pour guérir (maladies mentales, dépression, dépéndances, conflits,..). 
A la fin du 20ème siècle, quelques psychologues humanistes (Maslow, Rogers..) ont commencé à s'intéresser à la "santé mentale" et "l'épanouissement de la personne", d'un point de vue théorique et empirique (dans leur pratique). 
Mais jusque là, très peu de recherches s'étaient intéressées à valider ces intuitions. 
En 1998, Martin Séligman, alors Président de l'Association Américaine de Psychologie, propose à l'assemblée de s'intéresser à ce type de recherches !! C'est une révolution pour le monde de la psychologie, qui n'est d'ailleurs pas très bien accueillie par tous.. 


Pour les petites anecdotes, 3 événements ont permis à Martin Séligman de lancer réellement la Psychologie Positive en tant que recherche fondamentale : 
1. 1er déclic - Anecdote de Nikki, la fille de Martin de Seligman
Un jour dans son jardin, Martin Séligman arrachait les mauvaises herbes avec sa fille Nikki de 5 ans.Au lieu de se concentrer comme lui sur la tâche, la petite Nikkijetait les herbes en l’air, chantait et dansait. Habitué au travail ordonné et précis, le professeur se tourne vers sa fille et la gronde en élevant la voix. Elle part en pleurant.
Mais elle revient quelques minutes plus tard :
- « Papa, je voudrais te parler. »
- « Oui, Nikki ? »
- « Papa, tu te souviens comment je pleurnichais tout le temps quand j’avais 4 ans ? A 5 ans, j’ai décidé d’arrêter. C’est une des choses les plus difficiles que j’ai faites. Si j’ai pu arrêter de pleurnicher, tu peux sûrement arrêter de râler tout le temps. »
A cet instant, qu’il décrit comme une « épiphanie », Martin Seligman a compris une chose essentielle : que l’on pouvait passer à côté de la vie si l’on n’entraînait pas son esprit à percevoir ce qu’il y a de gratifiant et de joyeux plutôt que se concentrer seulement sur les difficultés.
Et que le rôle central de la psychologie scientifique devrait être d’aider chacun à trouver cet équilibre vers le positif, comme Nikki l’avait fait d’elle-même.
 2. 2ème déclic - Anecdote de la discussion dans l'avion de Martin Seligman
Dans un avion, Martin Seligman entame une conversation avec un homme, chef d'entreprise. Ce dernier lui évoque la créativité et l'optimisme de ses employés. Alors que Martin Seligman lui explique que lui est chercheur en psychologie et qu'il s'intéresse particulièrement au sentiment d'impuissance comme facteur majeur de dépression, ce chef d'entreprise lui pose alors une question qui sera décisive dans la vie du futur fondateur de la Psychologie Positive "Et est-ce que vous vous intéressez à l'autre face de la médaille ? Pouvez-vous prévoir quels sujets ne renoncent jamais ? "
En fait, le déclic a consisté à se poser la question du bien-être des personnes d'un autre point de vue que l'origine du mal-être ..
Pourquoi n'étudierions-nous pas l'origine du bien-être et les facteurs favorisant l'optimisme et la motivation plutôt que l'origine du mal-être et les facteurs favorisant la dépression ?
3. Coup de pouce - Anecdote du mail Anonyme de Martin Seligman 
Alors qu'il jouait au Bridge, Martin Séligman fait un tour rapide sur ses mails et tombe sur un mail anonyme qui l'intrigue où on lui donne un rdv mystérieux. A ce RDV des avocats lui demandent de décrire ce qu'est la psychologie positive. Suite à son discours, ils concluent l'entretien en lui demandant de leur faire parvenir un compte-rendu des recherches envisagées sur la psychologie positive, ainsi que le budget de ces recherches. un mois plus tard, Martin Seligman recevait un chèque d'1,5 millions de dollars... Plus tard on apprendra que les premières recherches en psychologie positive auront été ainsi permises grâce aux financements de la part d’une fondation privée « Atlantic Philantropies » créée en 1982 par Chales Fenney.

Pour en savoir plus :
S'épanouir, Martin Séligman, Editions Broché, Paris Janvier 2013